Participer à la sauvegarde d’espèces menacés

Dans de nombreuses régions de la planète (Madagascar, lac Victoria…) des programmes se mettent en place pour tenter de sauver les écosystèmes aquatiques menacés par le développement des populations locales. Voici un exemple de projet de conservation pour une famille de poissons mal connue : les vrais vivipares du Mexique.

Deux familles de poissons vivipares occupent le Mexique. Tout d’abord les Poecilidae, ovovivipares, qui sont en outre largement répartis sur la partie centrale du continent américain. Ils incluent des poissons aussi populaires en aquarium que les guppys et xiphos. Puis, les Goodeidae qui sont endémiques du Mexique et d’une petite partie du sud-ouest des États unis. Les Goodeidae sont caractérisées par une structure unique, les trophotaeniae, qui est une analogie du placenta des mammifères, permettant la nutrition des embryons par leur mère. Par cette caractéristique ils sont donc de vrais vivipares.

Plusieurs espèces mexicaines de Poecilidae sont en danger d’extinction, mais les Goodeidae sont dans une position d’autant plus précaire qu’ils sont endémiques au Mexique. Pour cette raison leur protection est particulièrement étudiée.

Les Goodeidae sont tellement particuliers parmi les poissons qu’ells ontr été intensivement étudiés par différentes institutions de recherche à travers le monde. Les recherches sur les modalités d’alimentation des embryons chez ces poissons ont permis d’importants apports sur les connaissances de notre propre système de reproduction. D’autre part, en terme d’environnement aquatique, les Goodeidae sont également des indicateurs utiles pour l’estimation et la gestion des impacts anthropiques.

Une quarantaine d’espèces a été décrite, exclusivement au Mexique, dans la famille des Goodeidae, et de nouvelles sont encore à découvrir. Actuellement, au moins deux espèces, Skiffia francesae et Zoogoneticus tequila semblent avoir disparu du milieu naturel. Il est probable que plusieurs espèces non encore décrites aient disparu de la majeure partie de leur aire de répartition ancestrale avant d’avoir pu être correctement classifiées. Une espèce pourtant courante en aquariophilie, Ameca splendens, survit uniquement dans un bassin d’ornement devant un restaurant de l’état de Jalisco, au nord du Mexique !

Les habitats aquatiques du Mexique ont été altérés ou détruits par les activités humaines telles que la pêche, la pollution, les prélèvements d’eau et l’introduction de poissons d’ornement ou de consommation (carpe, tilapia) qui ont rapidement surpassé la faune locale. Ces impacts environnementaux sont une conséquence malheureuse du développement galopant du Mexique ; mais comment expliquer des problèmes d’écologie à des populations locales qui ont déjà du mal à vivre ? Des réserves doivent être créées pour préserver les Goodeidae et la vie aquatique si particulière du Mexique, mais le temps passe très vite…

Le Fish Ark

Plusieurs zoos ainsi que des particuliers font des efforts pour s’assurer que toutes les espèces de Goodeidae sont maintenues en captivité. Ils opposent ainsi une garantie à la destruction permanente des populations sauvages. Grâce à ces efforts des populations de Skiffia francesae et de Zoogoneticus tequila sont actuellement maintenues en captivité, mais nulle part ailleurs.

FAITAG

FAITAG (Fish and Aquatic Invertebrate Taxon Advisory Group, association reconnue par le WWF) regroupe des ichtyologistes, des généticiens et des aquariophiles. Ils collaborent étroitement avec leurs collègues mexicains pour établir un programme de reproduction en captivité, au cœur même du Mexique. La maintenance en aquariums et en bassins des Goodeidae permettra d’arrêter « l’hémorragie » jusqu’au jour où des refuges naturels seront créés et où les poissons pourront être réintroduits sans entraîner de déséquilibre de l’habitat. Des études pilotes sont en cours de réalisation afin d’identifier des sites de réintroduction potentiels. Un des aspects fondamental de ce programme est de faire découvrir mais aussi de sensibiliser la population mexicaine à l’importance de ces poissons. Ainsi, l’établissement au Mexique de populations de poissons en aquariums offre deux avantages : une conservation ex-situ et une éducation du public.

Plusieurs objectifs de conservation sont actuellement identifiés pour favoriser la survie à long terme des espèces en danger :

FAITAG aide les scientifiques et aquariophiles mexicains investis dans ce projet de conservation pour leur recherche de sponsors. Toutes les bonnes volontés seront les bienvenues pour des dons financiers, matériels ou humains. Merci pour nos chers petits Goodeidae.

Goodeid Working Group

Voici quelques informations au sujet du groupe de travail des Goodeidae (Goodeid Working Group = GWG)

Le Goodeid Working Group, ou GWG, a été fondé le 1er mai 2009 à Stoholm au Danemark en réaction à la situation critique de nombreuses espèces et populations de Goodeidae dans le milieu naturel et le risque de disparition de certaines souches captives.

C’est un groupe de travail volontaire et international avec des objectifs simples :

En ce qui concerne les groupes régionaux, leurs coordinateurs et leurs responsabilités : Les groupes régionaux sont constitués d’éleveurs ou non, intéressés par les Goodeidae. Le groupe est orienté par un coordinateur et son suppléent en cas de problème.

Les responsabilités des membres des groupes régionaux sont :

Les responsabilités des responsables de groupe sont :

Nous avons pour le moment neuf groupes actifs, par ordre alphabétique : Autriche, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pays-bas, Portugal, Slovénie.