Qu’est-ce qu’un vivipare ?
Un poisson vivipare donne naissance directement à des alevins parfaitement constitués. À la différence des autres poissons qui pondent des œufs, les femelles de poissons vivipares vont conserver les embryons dans leur abdomen afin de les protéger.
Mais attention, on distingue les « vivipares vrais » des « ovovivipares ». Chez les vivipares vrais il existe une structure d’échanges respiratoires et nutritifs entre l’embryon et la mère qui joue le rôle de notre placenta (trophotaeniae). L’embryon croît grâce aux apports permanents de nutriments de sa mère.
Chez les ovovivipares cette structure d’échange est absente et l’embryon va donc se développer uniquement grâce aux réserves de l’œuf dans lequel il est enfermé. L’œuf est simplement protégé dans l’abdomen de la mère. Les poissons vivipares dont nous parlons sont donc à la fois les vivipares vrais et les ovovivipares. Ces poissons ont besoin de s’accoupler et de pratiquer une fertilisation interne pour se reproduire. Les mâles vont posséder une nageoire anale transformée soit en une sorte de tube (gonopode) soit en une sorte de cuillère (andropode) pour transférer le sperme à la femelle.
Chez les vivipares vrais les alevins sont généralement de grande taille (1 à 2 cm), mais peu nombreux (10 à 20 tous les deux mois). Chez les ovovivipares les alevins sont au contraire très nombreux (jusqu’à 300, une fois par mois, chez les xiphos), mais relativement petits (5 à 7 mm en moyenne). Chez les espèces de très petite taille (2 cm pour une femelle adulte d’Heterandria formosa ou de Neoheterandria elegans) la production des jeunes est étalée dans le temps. Il en sont pondus un ou deux tout les trois à quatre jours. Pour la plupart ces poissons sont originaires du nouveau monde : essentiellement d’Amérique centrale, du nord de l’Argentine au sud du Texas et de la Floride, en passant par les iles des Caraïbes.
Beaucoup de ces espèces sont rustiques et extrêmement adaptables à des conditions d’élevage diverses. Il est néanmoins dommage que cette capacité les fasse passer pour des poissons destinés aux débutants. Il ne faut pas croire que parce que l’on a réussi une reproduction de guppys on a fait le tour de ce groupe de poissons! Beaucoup d’espèces n’ont encore jamais été maintenues dans les aquariums français et sont tout simplement inconnues par la majorité des aquariophiles. La véritable difficulté consiste surtout à maintenir une lignée de ces poissons sur plusieurs années et plusieurs générations.